Ce livre analyse le rôle du rythme dans l'écriture d'un grand historien, Jules Michelet. Le rythme est envisagé à la fois comme un procédé stylistique et comme un instrument permettant de penser les scansions de l’évolution historique. Read More
Il n'est guère d'historien avant Fernand Braudel pour qui la perception des différentes allures du temps ait eu plus d’importance que Michelet. Siècles du Moyen Âge qui s’étirent interminablement, pas vif de la Régence, boitement du XIXe siècle… Michelet mesure à travers ces variations non seulement la marche du progrès mais le rapport des hommes de chaque époque à l’histoire qu’ils vivent, selon qu’elle leur pèse, les écrase ou les porte. Le rythme, réalité essentiellement organique chez Michelet, dit que l’histoire n’est jamais désincarnée. Ce volume explore à la fois le rythme comme objet historique (la façon dont Michelet commente et interprète certains phénomènes rythmiques) et comme instrument intellectuel de l’historien, dont le travail repose sur le repérage de scansions, de cycles, de surgissements perturbateurs créant de nouvelles régularités… Des œuvres telles que La Mer figurent le rapport contradictoire que l’histoire de Michelet entretient avec les rythmes naturels. Mais est-il possible de parler d’une poétique de l’histoire liée au rythme sans aller voir dans l’atelier même de l’écrivain comment la prose concerte ses effets rythmiques ? C’est pourquoi le volume a souhaité accorder une large place aux études où la stylistique s’ouvre vers la production du sens de l’histoire.
Dossier critique
Dominique Viart, Inflexion du Grand chemin, p. 5
Philippe Berthier, Faire l'amour, faire la guerre, p. 7
Dominique Viart, La poétique des signes dans Un balcon en forêt, p. 17
Francine Dugast-Portes, La Route ou l'Histoire dans un sulfure, p. 35
Sidonie Loubry, Lecture d'une séquence de La Route : notes sur l'expérience du Grand Chemin, p. 51
Clément Borgal, Les arcanes de La Presqu'île, p. 61
Jean-Louis Leutrat, Un texte magique, p. 71
Michèle Monballin, Argol et Cophetua : trios en miroir ?, p. 81
Hervé Menou, Ombre et lumière dans Le Roi Cophetua. Une poétique de l’étrangeté, p. 105
Louisette Faréniaux, "À partir de la nouvelle, continuer à rêver le climat de Gracq" André Delvaux, p. 121
Lise Frenkel, Le vivant et le figé : dialectique d’Éros et de Thanatos dans Un balcon en forêt (roman de Julien Gracq, film de Michel Mitrani), p. 129
Patrick Marot, Un adieu à la fiction ? p. 139
Fabrice Watteau, Bibliographie critique autour d’Un balcon en forêt et de La Presqu’île, p. 151
Lectures étrangères
Pierre-François Kaempf, Un mancenillier à l’ombre mortelle Julien Gracq à l’ombre de Parsifal, ou la présence démoniaque dans Au château d’Argol, p. 155
La revie littéraire
Paul Renard, Irène Némirovsky (1903-1942). Une romancière face à la tragédie, p. 165
Romans 20/50
Marc Bertrand, Fonction du tableau dans le roman : Sartre, Camus, Sarraute, p. 175