L'enquête linguistique menée dans l'ouvrage montre que les deux manières de concevoir les événements qui divisent profondément les philosophes contemporains, sont en réalité présentes et pour ainsi dire disponibles dans la pensée inscrite dans les structures d'une langue comme le français. Selon la première conception, qui est aussi la plus répandue, ils sont comme des entités individuelles ordinaires : de deux événements impliquant les mêmes entités, celui-ci est toujours irréductiblement différent de celui-là, ne serait-ce que parce qu'ils n'occupent pas la même portion d'espace-temps. Selon l'autre, ces prétendus individus sont en réalité des instances d'un seul et même événement, qui n'est ni cette instance-ci, ni celle-là. Mais la langue ne choisit pas, et offre la possibilité de passer d'un point de vue à l'autre, en passant simplement d'une structure syntaxique à une autre. Centrée autour des noms d'événements, la démarche commence par situer la notion correspondante dans un réseau où elle voisine avec celles de fait et d'action, entre autres. Elle se termine par une tentative de répondre, toujours par des moyens linguistiques, à la question de savoir si la pensée du temps inscrite dans la langue implique que ce soit le temps qui fonde les événements ou l'inverse. La question, parallèle à celle du rapport entre choses et espace, débouche sur celle de l'expression linguistique de l'existence. L'ouvrage tente donc de remplir sur le sujet des événements la partie linguistique du programme de la philosophie du langage ordinaire, partie que peu de ces philosophes (à l'exception de Vendler) ont pu remplir, faute d'être eux-mêmes linguistes.
Avant-propos
Les lecteurs de Claude Simon dans les pays de langue allemande
1
La découverte
Claude Simon vu de la Suisse
Gerda Zeltner
Claude Simon à Francfort
Helmut Scheffel
La force destructrice du temps
Marianne Kesting
Sans fusibles : Les corps conducteurs de Claude Simon
Lothar Baier
Quand le monde dépend des points et des virgules
Elmar Tophoven
2
Entre phénoménologie et structuralisme
Glissement perpétuel de la narration : Claude Simon, La route des Flandres
Winfried Wehle
Histoire et discours dans Les corps conducteurs de Claude Simon
Karlheinz Stierle
3
Le temps et la mémoire : lectures poststructuralistes
Les espaces de mémoire de Claude Simon : La route des Flandres
Rainer Warning
Mémoire traumatique : La route des Flandres de Claude Simon
Helmut Pfeiffer
4
Le corps, la violence, la guerre : regards sur les transgressions chez Claude Simon
Maculature ou De la difficulté de lire. Leçon de choses de Claude Simon
Barbara Vinken
Corps souillés : matérialité transgressive dans Histoire de Claude Simon
Wolfram Nitsch
5
Échos littéraires
Conversation sur L'herbe
Gerhard Meier
Attention chantier
Wilhelm Genazino
Mots et images
Marcel Beyer
Bibliographie raisonnée
Renvois bibliographiques