C'est une certaine performativité de la lettre fantastique que l'ouvrage s'attache à mettre en lumière, à partir d'un corpus protéiforme et à travers certains motifs... Lire la suite
Le fantastique, l'a-t-on assez dit, serait de tout temps affaire de spéculation inventive et d'imagination luxuriante, de visions horrifiantes d'une improbable surnature et de figurations fuligineuses d'un intime irreprésentable, seules à même de générer un sentiment d'envoûtement mêlé d'effroi. C'est ce présupposé en forme de poncif critique que la présente étude voudrait, sinon remettre en cause, tout au moins interroger et pondérer par une poétique dite «lettrale» passant le champ concerné au(x) spectre(s) de la lettre.
Car, contrairement à ce que tendent à laisser penser des kyrielles d'adaptation cinématographiques (dont certaines au demeurant admirables), les récits fondateurs du genre (Frankenstein, Dr. Jekyll & Mr. Hyde, Dracula) sont d'abord et surtout -et ce n'est pas un hasard- d'imposants dispositifs textuels laissant proliférer la lettre et l'écrit dans tous ses états, fût-ce à la faveur d'épiphanies délétères, voire mortifères.
En définitive, ce n'est rien de moins qu'une certaine performativité de la lettre fantastique que l'on s'attachera à mettre en lumière, à partir d'un corpus protéiforme (confrontant des époques, des aires linguistiques et des degrés de notoriété très variés) et à travers certains motifs clés: la pseudo-traduction à visée mystificatrice; les variantes du livre maudit et du manuscrit trouvé; l'écriture fictive de soi qui vient buter et s'oblitérer sur un impossible je meurs, terme ultime de la lettre (qui) tue.
Première partie – Jeux d'État et morale publique
Chapitre 1 : Loteries et utilité publique
1. Un nouveau contrat moral : les guerres de Louis XIV et les loteries de charité
2. De la charité à l’utilité publique
3. « La réunion des loteries à la Finance »
4. Le danger social
Chapitre 2 : Les plans de loteries : L’État et les entrepreneurs de chance
1. Les entrepreneurs de loterie
2. Le jacobite Jean Glover et les premières loteries populaires
3. La banque italienne et les frères Calzabigi
Chapitre 3 : Loteries royales et crédit public
1. Les loteries-emprunts
2. Les loteries de remboursement : une gestion aléatoire de la dette
3. Loteries et agiotage au temps de Necker
Deuxième partie – Loteries et gouvernement des finances
Chapitre 4 : Administrer les loteries
1. Fermes ou régies ?
2. La collecte et les bureaux de recette
3. Les frais de gestion
Chapitre 5 : La part du roi
1. Limiter les risques : les opérations secrètes du castelletto
2. Constituer un fonds de trésorerie
3. Un fonds pour subventionner le clergé et la noblesse ?
Chapitre 6 : Le défi comptable : calculer le bénéfice
1. L’expérience française
2. L’expérience viennoise
3. À Bruxelles
Troisième partie – Loteries royales et espaces publics
Chapitre 7 : Guerre d’argent et guerre d’information
1. Concurrence allemande et publicité royale
2. Utiliser les journaux : information et désinformation
3. Fausses et vraies lumières : l’édition
Chapitre 8 : Loteries et opinion publique
1. Établir la confiance
2. Lutter contre la fraude et les faux-billets
3. Murmures au Palais royal, rumeurs à Bruxelles
Chapitre 9 : Loteries et esprit critique
1. Philosophie de l’espérance et vérités mathématiques : l’apport de Buffon
2. « Un impôt sur les imbéciles » ? Comportement du joueur et calcul de l’État
3. Loteries « insidieuses » et patriotisme
4. Les beaux jours de la Loterie nationale et impériale
Conclusion
Sources et bibliographie
Sources imprimées
Sources manuscrites
Bibliographie
Table des illustrations
Table des tableaux et graphiques