L'œuvre d’André Breton, dans son ensemble, est une Histoire d’eau : elle est irriguée par des fontaines qui surgissent çà et là sous sa plume afin que se réalise son pro-jet de suspendre, en un « point sublime » qui s’avère être un point d’eau, des... Lire la suite
L'œuvre d’André Breton, dans son ensemble, est une Histoire d’eau : elle est irriguée par des fontaines qui surgissent çà et là sous sa plume afin que se réalise son pro-jet de suspendre, en un « point sublime » qui s’avère être un point d’eau, des antinomies telles que le même et l’autre, le haut et le bas, le mouvement et l’immobilité, l’esprit et la matière. Le jet d’eau y apparaît en tant que thème valant par sa forme, ses connotations, ses renvois à d’autres images, sa circularité infinie, son dynamisme incessant, sa tension aporétique entre fluidité et solidité, montée et descente, exultation et abattement, etc. Mais simultanément, il apparaît comme figure valant par sa force, sa valeur seconde, métaphorique, allégorique ou parabolique, sa tendance à l’auto-réflexivité, son aptitude à représenter l’ordre du discours où il surgit. Non seulement thème mais méta-thème, le jet d’eau est l’une des images que véhicule le discours surréaliste tout en étant aussi le principe même dont elles sourdent toutes. Créateur d’images, Breton aime aussi à se pencher sur elles, à les observer et les interroger pour en percer le mystère, au moment même où il survient. Devant l’image du jet d’eau, il est arrêté, ravi en extase, exalté par la figure de son projet.
INTRODUCTION
LE DEUIL DE LA FORME
1. De l'éclat à la catastrophe des détails
- L'éclat du mot
- Le chantier du texte
- La catastrophe des détails
2. Le désir de l'oeuvre
- L'anti-journal
- Le Livre
LE DEUIL DE LA VOIX
1. Crier
- La loi de la perte
- Du cri à la voix
2. Mots chantés, voix chantante
- La voix en incipit
- Commémorations
LE DEUIL DE L'OBJET
1. Le vide et le plein
- Cénographie
- La déception incessante
2. L'objet manquant
- L'archive
- La chasse au trésor
L'ATTRAIT DE LA LACUNE
1. L'infime, l'intime et l'étranger
- Secrets
- De quelques bruits parasites
2. Frêles bruits
- Un bruit de fouilles
- Le silence des morts
3. Une écriture hantée
- L'origine manquée
- Spectrographie
LES DEPOUILLES DU MOI
1. Le héros
- Jouer pour de vrai
- Simulacres
2. Le poète
- La chute de l'ange
- L'emprise du fantasme
VERS UNE ETHIQUE DE L'ENDEUILLEMENT
1. L'écrivaillerie
- " Après tout je n'aurais guère existé que sur le papier... "
- La communauté impossible
2. La dette
- Donner sa parole
- Le coupable
- Faut-il brûler Leiris ?
- Le débiteur insolvable
CONCLUSION : L'écriture de soi, une prosopopée de la voix
NOTES
BIBLIOGRAPHIE
INDEX