Un lézard

Le cinéma des Straubs
Première édition

À la 61e minute, 25e seconde de la Mort d'Empédocle, un lézard fait irruption en bas du champ et disparaît d'emblée. Il faut s’exercer, la perception aux aguets, pour qu’il ne passe pas inaperçu. Mais une fois qu’on l’a vu, on ne regarde et on ne pense plus le monde comme avant. Car pour Danièle Huillet et Jean-Marie Straub... Lire la suite

À la 61e minute, 25e seconde de la Mort d'Empédocle, un lézard fait irruption en bas du champ et disparaît d'emblée. Il faut s’exercer, la perception aux aguets, pour qu’il ne passe pas inaperçu. Mais une fois qu’on l’a vu, on ne regarde et on ne pense plus le monde comme avant. Car pour Danièle Huillet et Jean-Marie Straub (et pour Rosa Luxembourg) le sort d’un petit reptile a autant d’importance que le sort de la révolution.
Ce livre va ainsi à la rencontre d’une œuvre au pluriel de ses textes, de ses musiques (la têtue géométrie cézannienne comme aplat géologique de l’image), et sans auteur fixe : le nom propre est « l’appréhension instantanée d’une multiplicité » (Deleuze) et celle-ci un événement qui continue aujourd’hui pour les Straubs.
Chaque chapitre compose une carte mouvante, qui se répète et se modifie. Il s’agit d’une cartographie tout d’abord italienne, depuis les constellations des films-Pavese et Vittorini et d’un autre Dante exilé au paradis. Dès lors, on dérivera de l’ailleurs-dehors de l’Italie fasciste et « démocratique », post-fasciste (Fortini), à l’Allemagne nazie et « démocratique », post-nazie (Brecht), à l’Égypte nomadisée, mosaïque de Schœnberg, à ses révoltes trop tôt trop tard d’hier et d’aujourd’hui, à la Palestine hallucinatoire de Kafka… D’où l’interférence avec les visions de Godard ou encore avec le regard-désert d’Antonioni.
Donc, un livre-carte, dont les Straubs ne sont pas les sujets mais les passeurs, jusqu’aux derniers films en numérique qui extériorisent un réalisme psychique terrifiant et vivant… Image roche, sur roche, contre le saccage du capitalisme planétaire. Un lézard.


Spécifications


Éditeur
Presses Universitaires du Septentrion
Auteur
Giorgio Passerone,
Collection
Arts du spectacle - Images et sons
ISSN
19554893
Langue
français
Catégorie (éditeur)
Septentrion Catalogue > Lettres et arts > Arts du spectacle, cinéma, images et sons, théâtre, musique
Catégorie (éditeur)
Septentrion Catalogue > Lettres et arts
Date de première publication du titre
07 janvier 2014

Livre broché


Date de publication
09 octobre 2012
ISBN-13
978-2-7574-0406-5
Ampleur
Nombre de pages de contenu principal : 286
Code interne
1378
Format
16 x 24 cm
Poids
572 grammes
Prix
26,00 €
ONIX XML
Version 2.1, Version 3

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Sommaire


Remerciements
Préface
Introduction

Chapitre 1 :
Différentes compréhensions du medium cinématographique

Des conceptions légères et synchrones du medium cinématographique
Le NFB de John Grierson
La conception griersonienne du medium cinématographique
Vers un cinéma oral ?
Une idéologie de contestation ?

Chapitre 2 :
Les pratiques cinématographiques

Le cas Pierre Petel
La production de l'unité B
Une génération de cinéastes francophones
Vers des conditions de tournage plus souples ?

Chapitre 3 :
Les innovations légères et synchrones à l'ONF

Le son
L’image
La synchronisation
Autres matériels

Chapitre 4 :
Le cinéma direct

Préparation du tournage
Dispositifs d’enregistrement légers et synchrones
Montage et mixage
Diversité des approches


Chapitre 5 :
Pour la suite du monde

La rencontre entre Pierre Perrault, Michel Brault et Marcel Carrière
La rencontre entre les cinéastes, l’île aux Coudres et ses habitants
La rencontre avec une autre esthétique cinématographique

Chapitre 6 :
Autres pratiques cinématographiques légères et synchrones

La vie heureuse de Léopold Z
Le cas A tout prendre
La suite du monde de Pierre Perrault
Les suites du cinéma direct ?

Conclusion
Bibliographie générale
Annexes
Index