L'image colorée et lumineuse a joué un rôle important dans la transmission du message chrétien autour de l'an Mil. La beauté s'allie à l’idéal renaissant de la paix et de la justice à travers les illustrations du Codex d’Egbert de Trèves et de... Read More
Le mythe des terreurs apocalyptiques de l'an Mil repris et amplifié par les romantiques a donné du premier millénaire une image sanglante, obscure et partielle. Dans l'univers ottonien, alors centre du monde, ce fut tout un projet de société fondé sur la paix et la justice qui s'élabora. L'Église participa activement à cette réforme en définissant un modèle de société fondé sur l’entraide et le secours mutuel. Elle s’efforça également dans le cadre de la vita apostolica, de valoriser l’action des laïcs afin de les conduire sur le chemin du salut.
Les anecdotes angoissantes de Raoul Glaber ont souvent masqué les images lumineuses données aux « simplices et docti » par des maîtres anonymes dans la peinture, l’architecture et les arts pour la compréhension des Évangiles. Cet enseignement dans son mode opératoire psycho-pédagogique visait à expliquer les mystères de la Foi, les enraciner au cœur des hommes afin de les aider tout au long de leur vie à progresser dans l’espérance de la Résurrection.
L’Evangéliaire de l’archevêque Egbert de Trèves, un manuscrit de la fin du Xe siècle, classé récemment dans la « Memory of the World » en illustrant par des images claires le texte sacré participa de ce mouvement tout autant que les mêmes fresques mise en scène sur les murs de l’église paroissiale de la Reichenau. C’est une véritable renaissance qui se développe accueillant les multiples apports esthétiques et théologiques du premier millénaire latin et byzantin pour ouvrir de nouvelles perspectives dans la transmission de la foi en Europe, y compris sous la forme adaptée du Héliand. L’évangéliaire lillois de Saint-Mihiel (XIe-XIIe siècle) illustre la continuité et l’évolution de cette forme d’enseignement.
L’histoire de la communication s’enrichit ici de l’une de ses plus belles pages et permet d’en faire un paradigme pour traiter des problèmes soulevés par l’utilisation de l’image, pour rejoindre dans une dimension philosophique et spirituelle, la complémentarité du Beau et de la Vérité.
Préface de François Macé, professeur des Universités, Inalco
Remerciements
Pourquoi un livre sur Léon de Rosny ?
Une œuvre-archipel
1. LA VIE D'UN SAVANT ORIGINAL
Trente et un courts récits, bâtis sur des documents : photos, tableaux, objets, ouvrages, présentent chronologiquement une étape de la vie de Rosny, comme son enfance érudite, la découverte par hasard du Codex Peresianus en 1859, un entretien avec Claude Bernard, sa titularisation comme professeur de japonais à l'Ecole des langues orientales en 1868 ou son engagement dans la création du premier Congrès des Américanistes en 1875.
[1852-1902] Un demi-siècle de créativité
[1840] Léon Louis Lucien Prunol de Rosny, un petit prince ?
[1851] Des apprentissages d’un jeune homme pressé aux passions de toute une vie
[1852] L’écriture, un amour… toujours, l’art de « peindre la parole »
[1854] Kanjis et kanas, les poinçons japonais de l’Imprimerie impériale…
[1856] « Une idée par jour », journaliste par nécessité puis par inclination
[1859] Codex de Paris, longue histoire d’une vraie fausse découverte
[1860] Naissance de la méthode conscientielle, rencontre avec Claude Bernard
[1862] La première délégation japonaise en Europe, mais comment peut-on être nippon !
[1864] Le « grand œuvre » de Rosny, Société d’Ethnographie ou Revue américaine et orientale ?
[1864] Des francs-maçons chinois ? Une curiosité qui ne masque pas un engagement profond
[1868] Au secours du bombyx, le Traité de l’éducation des vers à soie au Japon
[1868] 日本語教育の先駆者, le pionnier de l’enseignement du japonais
[1871] Si-Ka-Zen-Yô, premières fleurs de la poésie japonaise à Paris
[1871] Un pastiche, Le Couvent du dragon vert
[1872] Rencontre avec un bonze réformateur, Mokuraï Shimaji
[1872] Jeanne, l'épouse bien-aimée, de l’avenue Duquesne au manoir de Manneville…
[1873] Le Congrès international des Orientalistes, premier d’une série qui vécut cent ans
[1874] Mort d’Elisa de Rosny, confidente, collaboratrice… et mère
[1875] Léon l’Américain, promoteur du Congrès des Américanistes
[1876] …C’est la faute à Rousseau, L’Enseignement de la vérité et L’Enseignement de la jeunesse
[1880] Cortesianus ? Troano ? Comment Rosny de deux codex n’en fait qu’un
[1881] « Tout » sur les populations danubiennes, un projet encyclopédique et… inachevé
[1892] Le taoïsme : au-delà des mots et du silence, Lao Tse terrible anachorète
[1892] Une aventure chimérique ? Des sciences religieuses à l’Ecole du bouddhisme éclectique
[1893] Collège de France, une revers douloureux dans un cursus exceptionnel
[1893] Hiao-King, Confucius construit le « majestueux édifice » de la Piété filiale
[1894] Les indignés du procès de Cluj, Jeanne de Rosny soutient les Roumains de Transylvanie
[1896] Léon, éternel potache, le docte professeur aime les plaisanteries langagières
[1897] Quatrevingt-dix-sept, triste anniversaire
[1901] Feuilles de Momidzi, un bouquet final étincelant
[1914] Le départ, « Planter non pour soi-même mais pour le siècle prochain »
2. DOCUMENTS ET TÉMOIGNAGES
Douze textes développent certains des principaux aspects de l’œuvre et des engagements du savant. L’homme apparaît aussi dans un manuscrit de Mme de Rosny, son testament et une note manuscrite inédite.
Parcours d’un pionnier à l’héritage controversé, par Chris Belouad
De la méthode conscientielle, par Léon de Rosny
Un essai pour revisiter l’épistémologie… et la métaphysique, par Pierre Leboulleux
Le concept de connaissance scientifique chez Rosny et Auguste Comte, par Philippe Rothstein
Un traducteur à la recherche des origines, par Ph. R.
Yo-no ouvasa, premier journal japonais en Europe, par Alain Briot
Rosny, philologue des civilisations, par Ph. R.
Émergence de l’américanisme scientifique, par Nadia Prévost Urkidi
Le fonds Léon de Rosny à la Bibliothèque municipale de Lille, par Laure Delrue-Vandenbulcke
Mémoires de Madame de Rosny
Sur « Description de la Nigritie », propos de Léon de Rosny
Le testament de Léon de Rosny
3. L’ŒUVRE DE LÉON DE ROSNY
Une bibliographie inédite des œuvres et articles de et sur Rosny y compris les articles en japonais, suivie de la bibliographie de six auteurs de la lignée Rosny, de son arrière grand-oncle à son fils.
1852-1856 [15-19 ans] / 1857-1866 [20-29 ans] / 1867-1876 [30 à 39 ans]
1877-1886 [40 à 49 ans] / 1887-1896 [50 à 59 ans] / 1897-1905 [60 à 68 ans]
Quelques articles et ouvrages sur Léon de Rosny
Articles scientifiques en japonais sur Léon de Rosny
Cinq générations d’érudits dans La Famille Rosny
Henry de Rosny
Lucien Joseph Prunol de Rosny
Joseph Antoine Nicolas Prunot de Rosny
Louis Augustin Marquet Vasselot
Gabriel Antoine Joseph Hécart
Antoine Edme Pruneau de Pommegorge
L’ethnographie, 180 ans d’une histoire tumultueuse
Quelques repères historiques de 1837 à 1914
Index