En 1969 a lieu un face à face assez improbable : Gérard Gayot, jeune historien nourri de Karl Marx et de la lecture assidue du Capital, rencontre le Président de la banque qui porte son nom, Jean-Louis de Neuflize, descendant en ligne directe d'une... Read More
En 1969 a lieu un face à face assez improbable : Gérard Gayot, jeune historien nourri de Karl Marx et de la lecture assidue du Capital, rencontre le Président de la banque qui porte son nom, Jean-Louis de Neuflize, descendant en ligne directe d'une dynastie de grands manufacturiers protestants : l'histoire des draps de Sedan les réunit. Convaincu par l’enthousiasme et la connaissance des grands négociants sedanais dont témoignait déjà le jeune chercheur, le grand patron lui confia les Notes sur la famille de Neuflize où son ancêtre, Jean Abraham André II Poupart de Neuflize (1784-1836), s’était attaché à reconstituer la trajectoire de ses ascendants. Quelques années plus tard, il lui remit un second manuscrit du même auteur, intitulé, de manière quelque peu réductrice, Travail sur la fabrication des draps. André II tentait d’y expliquer pourquoi, après avoir participé « à l’un des plus formidables mouvements d’affaires et d’innovations dans l’industrie lainière européenne », il fit faillite en 1832. Tirant les leçons de sa « ruine éclatante », il expliquait à son fils « comment donc faire pour réussir ».
Témoignages de l’un des plus grands industriels de son temps, ces écrits exceptionnels retracent la réussite et l’échec en industrie au tout début de l’industrialisation française. Ce sont ces deux textes que l’on découvre dans cet ouvrage, accompagnés d’articles où l’historien Gérard Gayot les analyse et les contextualise. En plus du regard qu’ils portent sur une période cruciale de notre histoire, ces documents offrent au lecteur l’occasion rare de pénétrer dans l’atelier de l’historien.
Première partie – Jeux d'État et morale publique
Chapitre 1 : Loteries et utilité publique
1. Un nouveau contrat moral : les guerres de Louis XIV et les loteries de charité
2. De la charité à l’utilité publique
3. « La réunion des loteries à la Finance »
4. Le danger social
Chapitre 2 : Les plans de loteries : L’État et les entrepreneurs de chance
1. Les entrepreneurs de loterie
2. Le jacobite Jean Glover et les premières loteries populaires
3. La banque italienne et les frères Calzabigi
Chapitre 3 : Loteries royales et crédit public
1. Les loteries-emprunts
2. Les loteries de remboursement : une gestion aléatoire de la dette
3. Loteries et agiotage au temps de Necker
Deuxième partie – Loteries et gouvernement des finances
Chapitre 4 : Administrer les loteries
1. Fermes ou régies ?
2. La collecte et les bureaux de recette
3. Les frais de gestion
Chapitre 5 : La part du roi
1. Limiter les risques : les opérations secrètes du castelletto
2. Constituer un fonds de trésorerie
3. Un fonds pour subventionner le clergé et la noblesse ?
Chapitre 6 : Le défi comptable : calculer le bénéfice
1. L’expérience française
2. L’expérience viennoise
3. À Bruxelles
Troisième partie – Loteries royales et espaces publics
Chapitre 7 : Guerre d’argent et guerre d’information
1. Concurrence allemande et publicité royale
2. Utiliser les journaux : information et désinformation
3. Fausses et vraies lumières : l’édition
Chapitre 8 : Loteries et opinion publique
1. Établir la confiance
2. Lutter contre la fraude et les faux-billets
3. Murmures au Palais royal, rumeurs à Bruxelles
Chapitre 9 : Loteries et esprit critique
1. Philosophie de l’espérance et vérités mathématiques : l’apport de Buffon
2. « Un impôt sur les imbéciles » ? Comportement du joueur et calcul de l’État
3. Loteries « insidieuses » et patriotisme
4. Les beaux jours de la Loterie nationale et impériale
Conclusion
Sources et bibliographie
Sources imprimées
Sources manuscrites
Bibliographie
Table des illustrations
Table des tableaux et graphiques