« Illisible, la poésie française contemporaine » ? Il fallait interroger ce jugement récurrent, afin d'en comprendre les raisons. Pour cela, il était essentiel de convoquer la parole des auteurs. M. Deguy, J.-M. Gleize, C. Prigent et N. Quintane, choisis pour leur diversité esthétique et générationnelle, ont permis de remettre en question(s)... Lire la suite
« Illisible, la poésie française contemporaine » ? Il fallait interroger ce jugement récurrent, afin d'en comprendre les raisons. Pour cela, il était essentiel de convoquer la parole des auteurs. M. Deguy, J.-M. Gleize, C. Prigent et N. Quintane, choisis pour leur diversité esthétique et générationnelle, ont permis de remettre en question(s) cette illisibilité poétique et d’éclairer le quiproquo affectant maintes publications depuis 1968 : les lecteurs demandent encore à la poésie de parler du Monde (extérieur) et d’eux-mêmes (comme êtres de ce Monde), alors qu’elle s’occupe surtout d’interroger la fonction phénoménologique du langage et les conditions de (l’échec de) la communication verbale entre les êtres parlants.
Il s’agit de la première étude, en France, convoquant également le point de vue des créateurs et des universitaires, entièrement dévolue au champ poétique français, et proposant de repenser, au plan théorique, la question de l’illisibilité (contemporaine ou pas, poétique ou pas), moins comme une stratégie que comme une dislisibilité contrainte, consécutive à la recherche d’alterlisibilités.
L’approche retenue est pluridisciplinaire, entre poétique, pragmatique, sémiotique et philosophie. Ce livre s’adresse aux spécialistes de littérature contemporaine comme aux amateurs soucieux de mieux comprendre leur modernité.
Introduction. Une entreprise courageuse et singulière
Beauvoir à contre-courant
S'inscrire dans l'histoire d’un genre dévalorisé
Le statut des textes de Beauvoir : Mémoires ou autobiographie ?
Chapitre I. La fabrique des Mémoires
Les vertiges de la temporalité
Du journal intime aux Mémoires
La Force de l’âge : le journal inséré et mis en scène
Une autre temporalité
La reconstruction du récit de conversion à l’Histoire
La leçon de Gide, ou comment préserver son individualité en temps de guerre
Beauvoir inspiratrice et Sartre incitateur
La concurrence des genres : correspondances, journaux intimes et Mémoires
Beauvoir et Sartre face à l’intime
Chapitre II. Beauvoir avant Beauvoir : les Cahiers de jeunesse
Une nouvelle donne
Un baromètre de l’âme
Oser écrire
Lectures de jeunesse
« Comme tout ce qui m’arrive est important ! »
Une mystique de la lecture
Où des maîtres anciens font leur réapparition
Des Cahiers de jeunesse aux Mémoires d’une jeune fille rangée
Jacques
Entre orgueil et piété
Un creuset de la somme autobiographique
Chapitre III. L’intime et le non-dit
Le geste mémorial différé : le détour par le roman
Le non-dit des Mémoires
Le goût de la vérité
Du non-dit au mensonge
Ce « drôle d’objet » qu’est une vie
Deux formes du vouloir « tout-dire » : Violette Leduc et Simone de Beauvoir
Chapitre IV. D’une guerre à l’autre, ou la conversion politique
Avant la conversion ou « l’ancien optimisme »
La force des Mémoires
L’irruption de l’Histoire : d’une guerre à l’autre
Beauvoir vers le « tout-politique » ?
Retour de l’intime
Un affect politique
Des moments d’engagement militant
Les journaux insérés dans La Force des choses
« Journal d’une défaite » (26 mai-28 octobre 1958) : un journal adressé
Chapitre V. Une ambition totalisante
Des textes gigognes
La tentation du bilan ou l’anti-chronologie
Faire le point
Le bilan des bilans : Tout compte fait
Le paradoxe des Mémoires
Conclusion
Bibliographie