L'observation et l'analyse rapide d'un certain nombre d'arguments récurrents relatifs au développement des biocarburants, posent toutefois la question de leur pertinence au regard des enjeux d'un développement durable et de leur capacité réelle à faire évoluer en profondeur les politiques publiques. Á travers le prisme des biocarburants, petit chaînon d'une politique publique plus globale, nous percevons qu'il conviendrait d'élargir le débat afin de promouvoir une politique plus large prenant en compte toute la complexité de la problématique sous jacente. Toutes les solutions techniques évoquées en vue de l'adaptation au changement climatique ou au nouveau contexte énergétique ne trouvent leur justification que dans une économie de la sobriété. Ne vaut-il pas mieux commencer par faire de sérieuses économies d'énergie pour s'affranchir du pétrole que de tout miser sur un « pétrole vert » qui sera justement d'autant plus intéressant en proportion de la consommation que cette dernière aura commencé par sérieusement baisser avant ? Par ailleurs, les questions environnementales appellent des réponses globales et non pas des réponses partielles qui sont prisonnières de la promotion d'un seul type d'acteurs. L'avenir de la planète concerne de nombreux acteurs situés à différentes échelles d'intervention ; ils doivent essayer de construire des politiques cohérentes même si l'absence d'une gouvernance mondiale se fait cruellement sentir. L'essentiel étant de ne pas faire la promotion d'une solution qui transfère les problèmes vers d'autres domaines. Ainsi les économies d'énergie domestiques, au moment des crises pétrolières, se sont souvent traduites par une détérioration de la qualité de l'air intérieur puisque la ventilation avait été négligée. Les biocarburants ne pourront jamais totalement se substituer aux énergies
fossiles ; leur développement, sans négliger les innovations technologiques indispensables, est donc assujetti à une économie de la sobriété dont seuls les individus et les collectivités locales détiennent les clés.
Introduction générale
La santé : objet de communication institutionnelle
Derrière les avancées, des résultats contrastés
Objectif de l'ouvrage
Positionnement théorique et méthodologique
Plan de l’ouvrage
Partie 1
La santé comme bien public mondial, une notion toujours ambiguë
Chapitre 1
L’ambiguïté terminologique
1. L’ambiguïté externe : droits humains, biens communs, biens publics mondiaux
2. L’ambiguïté interne : droit à la santé ou droit au marché ?
Conclusion
Chapitre 2
L’ambiguïté prescriptive
1. La « gouvernance » et la santé comme « bien public mondial » : nouveaux habits de l’aide au développement
2. Les trois modèles de la santé comme bien public mondial
Conclusion
Partie 2
Les avancées limitées de la coopération internationale pour la santé
Chapitre 3
Le déficit de réglementation juridique
1. Le renforcement des droits de propriété intellectuelle dans l’économie du médicament
2. L’évolution des enjeux économiques et sociétaux pour les firmes pharmaceutiques du Nord
3. Les stratégies à double facette des firmes pharmaceutiques du Nord
4. Une réponse aux enjeux de l’accès aux médicaments ?
5. L’étroite marge de manœuvre des pays émergents
Conclusion
Chapitre 4
Le déficit de légitimité de l’aide
1. L’orientation des flux d’aide à la santé répond-elle aux enjeux d’équité et de soutenabilité ?
2. Participation et appropriation : un bilan mitigé
Conclusion
Partie 3
Qu’attendre des approches coopératives ?
Chapitre 5
La coopération en santé : vrais compromis ou faux semblants ?
1. Les partenariats multi-acteurs : vitrine de la coopération. L’expérience ASAQ
2. Quel impact à long terme ?
3. Les conditions de soutenabilité de l’aide à la santé
Conclusion
Chapitre 6
Pour une économie politique de la santé comme bien public mondial
1. Le seuil de santé comme méta-norme de santé globale
2. La santé mondiale sans projet commun
Conclusion : quelles perspectives ?
Index des encadrés
Index des tableaux
Index des acronymes
Bibliographie
Remerciements