Philosophie Antique n° 5 - Stoïcisme : physique, éthique


Première édition
Édité par André Laks, Michel Narcy

Le thème du numéro est constitué par une question essentielle du stoïcisme : le lien entre sa conception de l'univers matériel et son éthique. Sur ce thème, plusieurs des meilleurs spécialistes français du stoïcisme présentent des analyses originales... Lire la suite

Le thème du numéro est constitué par une question essentielle du stoïcisme : le lien entre sa conception de l'univers matériel et son éthique. Sur ce thème, plusieurs des meilleurs spécialistes français du stoïcisme présentent des analyses originales, qui renouvellent l'approche de qui fut l'une des philosophies dominantes de l'Antiquité. Deux articles sur un philosophe cynique, c'est-à-dire un précurseur du stoïcisme complètent le numéro.


Spécifications


Éditeur
Presses Universitaires du Septentrion
Marque d'éditeur
Philosophie antique
Partie du titre
Numéro 5
Édité par
André Laks, Michel Narcy,
Revue
Philosophie antique | n° 5
ISSN
16344561
Langue
français
Mots clés
Histoire économique, Nord - Pas de Calais
Catégorie (éditeur)
Septentrion Catalogue > Savoirs et systèmes de pensée > Philosophie, herméneutique, philologie
Catégorie (éditeur)
Septentrion Catalogue > Savoirs et systèmes de pensée
Date de première publication du titre
2005
Type d'ouvrage
Numéro de revue

Livre broché


Date de publication
1997
ISBN-13
9782859395346
Ampleur
Nombre de pages de contenu principal : 344
Code interne
572
Format
16 x 24 cm
Poids
683 grammes
Prix
22,87 €
ONIX XML
Version 2.1, Version 3

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Sommaire


PREFACE
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMIER
" Une merveilleuse situation géographique "

Les dangers de la mer
Calais port de refuge
Un site en perpétuelle métamorphose

PREMIERE PARTIE
" La clé de la France " (1814-1835)

CHAPITRE II
Le retour à la paix, 1814 vers 1820
Une ville sous-administrée
La reprise du passage

Calais " clé de la France " et " auberge des rois "
La reprise du trafic voyageurs
Vers l'exclusif britannique sur la ligne Calais-Douvres

CHAPITRE III
L'arrière plan institutionnel
L'impossible police

Une armée de douaniers
Le maire sur le port
L'administration de la Marine

L'organisation institutionnelle du négoce

La place des négociants dans la ville
La Société d'Agriculture et les questions portuaires (1819-1832)
La difficile naissance de la Chambre de Commerce (1814-1828)

La pesanteur de deux institutions : le Génie militaire et les Wateringues du Calaisis

Fortifications et servitudes militaires
Du canal à la mer, le projet Raffeneau de Lisle
Les Wateringues, groupe de pression ?

CHAPITRE IV
L'activité du port : 1818 vers 1835
Essor et crise du passage calaisien (1816-1836)

Une concurrence acharnée sur le détroit (1816-1836)
Le triomphe de la navigation à vapeur (1821-1825)
Le déclin du passage calaisien (1826-1836)

Le trafic commercial

Les mouvements de la navigation (1816-1835)
Type et tonnage des navires
Les marchandises

Les entreprises maritimes des Calaisiens

Les armements au commerce
La pêche
La fraude base de l'industrie tullière
De puissants dérivatifs aux activités maritimes ?

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

DEUXIEME PARTIE
Calais déshérité de son avantage naturel (1835-1855)

CHAPITRE V
Une prise de conscience douloureuse
L'amertume des Calaisiens (1835-1848)

L'opinion publique à Calais entre 1835 et 1846
Le bilan de l'activité portuaire
La réalisation du plan Raffeneau de Lisle

Les réactions du commerce calaisien

Deux échecs révélateurs
La réorganisation du négoce maritime
L'affaiblissement de la Chambre de Commerce

Politique portuaire (1835-1855)

La question du chemin de fer
Les voyageurs et le service postal
La Compagnie des Chemins de Fer du Nord et Calais (1848-1854)

CHAPITRE VI
Le port et la crise industrielle vers 1835-1855
Les trafics induits par le développement industriel (1834-1855)

La place du charbon
Les autres trafics pondéreux et l'industrie
Les importations textiles

La crise industrielle (1847-1854)

Le triomphe d'Ernest Lebeau
L'ampleur du marasme industriel
Le mouvement du port pendant la crise

L'essor de la pêche côtière

Les armements
Les produits

TROISIEME PARTIE
La difficile naissance d'un outil national (1855-1897)

CHAPITRE VII
Calais retrouve la première place dans le passage transmanche (1855-1885)
Entre deux expositions (1855-1862)

La Compagnie du Nord sur le détroit
Le service postal francisé de Joseph Churchward
La question du chemin de fer de Calais à Boulogne

Le London Chatham and Dover Railway s'impose à Calais

Le Chatham à Calais, le S.E.R. à Boulogne
Le temps des " freak steamers " (1875-1887)

L'impossible francisation du service postal (1870-1873)

La fin du contrat Churchward
La compagnie des paquebots-poste français (1872-1873)
Le service postal après 1873

CHAPITRE VIII
Deux villes et un port (1855-1885)
Un trafic en expansion dans des infrastructures insuffisantes

L'abandon des investissements portuaires
L'évolution générale des trafics pondéreux
Les importations et la concurrence

Deux économies divergentes ?

La dépendance par rapport à la Grande-Bretagne
L'apogée de la pêche artisanale

L'amélioration du port et de la ville

Les services portuaires
Le temps des projets
Un mariage de raison

CHAPITRE IX
Le nouveau port de Calais vers 1875-1897
Un outil national

L'élaboration du projet de " port Freycinet "
Les travaux du port
L'amélioration des communications

L'essor du commerce maritime entre 1885 et 1896

Les marchandises
Les voyageurs (1886-1896)
La Chambre de Commerce concessionnaire du port

Le nouveau port et le grand Calais

Une commune écartelée
La crise de la pêche
L'environnement industriel du port

QUATRIEME PARTIE
Hégémonie précaire et recherche des trafics pondéreux (1897-1914)

CHAPITRE X
Le trafic des voyageurs à la Belle Epoque (1896-1914)
L'évolution générale

Calais contre Boulogne dans le trafic transmanche
La concurrence d'Ostende
Les atouts du port de Calais

Malles françaises et anglaises

Les services anglais
Le service de la Compagnie du Nord
Une entente franco-britannique ?

Les faiblesses du trafic des excursionnistes

Les efforts du Commerce de Calais
L'intransigeance des compagnies anglaises

CHAPITRE XI
Port et industrie à la Belle Epoque (1897-1914)
L'activité portuaire

L'évolution générale
L'évolution des trafics traditionnels
Trafics et activités nouvelles

L'amélioration des infrastructures portuaires

La Chambre de Commerce et les infrastructures du port
Les charbons de la défense navale du Nord
L'impossible démantèlement des fortifications

La modernisation de la pêche traditionnelle

Armements et produits
Les équipages
Le marché du poisson

CONCLUSION DE LA QUATRIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE

Les rythmes concurrentiels du passage transmanche
Le port et la ville indissociables
Négociants, pêcheurs et tullistes

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
INDEX

Extrait


Force, fermeté, froid : la dimension physique de la vertu stoïcienne

La vertu du sage stoïcien se définit non seulement par la rationalité de ses jugements mais aussi par sa force mentale, qui résulte d'une intensification de la « tension » de l’âme. Dès Zénon et sous l’influence d'Antisthène, les stoïciens conçoivent ces dimensions logiques et physiques de la vertu comme inséparables, même si Cléanthe et Chrysippe analysent différemment leurs rapports. La force d’âme du sage est aussi présente au sein même de la définition stoïcienne de la science à travers l’adjectif bebaios (« ferme »), qui désigne la résistance et la fiabilité du sage dans tous les domaines, mais aussi une solidité strictement physique. Or l’âme et la vertu sont des corps pour les stoïciens, si bien qu’ils ont probablement conçu l’acquisition de la vertu comme le résultat d’un refroidissement durcissant l’air qui compose l’âme du sage. On examine quatre problèmes posés par cette hypothèse, puis l’on montre l’originalité de la « naturalisation » stoïcienne de la vertu conçue comme tension permanente de l’âme.


Le stoïcisme : une métaphysique de l’information ou le matérialisme impossible

La philosophie s'est construite sur le dualisme. Esprit et matière, âme et corps s’opposent dans une évidence qui traverse presque toute l’histoire de la philosophie, et sur laquelle s’articule la question du matérialisme. Or il y avait une autre voie que ce dualisme qui, renouvelé par Descartes, a conduit la philosophie classique dans ses impasses : celle que les stoïciens avaient ouverte en toute connaissance de cause. L’âme est corps, la pensée est incarnée, sans que cela conduise au matérialisme, puisque l’univers est totalement finalisé. Cette solution, qui peut nous sembler artificielle, est en réalité parfaitement cohérente et s’appuie sur une métaphysique de l’information, qui permet de comprendre ce qui passait jusqu’à présent pour des subtilités plus ou moins gratuites, et dont nous pouvons aujourd’hui mesurer toute la pertinence. Le cosmos est organisé sur le modèle du langage, celui d’un sens encodé dans de la matière.


« Vivre en accord avec la nature » ou « vivre en accord avec Zénon » ?

Il existe deux témoignages divergents de la définition du telos de la vie humaine par le stoïcien Zénon : celui de Diogène Laërce et celui de Stobée. Or, ces témoignages ne se recoupent pas exactement, puisque le premier affirme que le telos est de « vivre en accord avec la nature » (formule longue), alors que le second le définit comme « vivre accordé (à soi-même) » (formule courte).

Après avoir examiné les sources, l'A. interroge l’interprétation philosophique des deux formules présentée par Joseph Moreau et, à partir de la critique de cette interprétation, tente d’établir le bien-fondé du témoignage de Diogène Laërce, c’est-à-dire de l’attribution à Zénon de la formule longue.


Sur les polémiques des anciens stoïciens

Pour élucider les motivations des stoïciens à polémiquer contre les autres écoles philosophiques, on est amené à s'interroger sur la place et la fonction de la dialectique dans le système stoïcien. Or il apparaît que, au lieu de la fonction heuristique qui est la sienne dans l’enseignement de l’Académie, la dialectique n’a chez les stoïciens qu’une fonction défensive : elle ne sert pas à découvrir la vérité par l’examen critique des arguments opposés, mais à défendre contre les objections une vérité déjà connue. Cette certitude des stoïciens de posséder la vérité se rapprocherait donc en quelque sorte d’une foi religieuse.


La prohairesis chez Épictète : décision ou « personne morale » ?

La notion de prohairesis est l'une des notions centrales du stoïcisme d’Épictète. Alors que cette notion avait dans l’ancien stoïcisme une place mineure, celle d’une forme d’impulsion consistant en un « choix avant un choix », et n’avait que rarement (notamment chez Diogène de Séleucie) un sens plus large, c’est bien à l’aristotélisme qu’Épictète paraît avoir emprunté une notion de la prohairesis comme choix préférentiel étroitement liée à celle d’eph’ hemin (« ce qui dépend de nous »). Mais Épictète a introduit de nombreuses transformations au sein de cette notion, l’étendant à toutes les facultés actives de l’âme, y compris l’assentiment, et faisant de la prohairesis la seule chose qui dépende de nous, et non pas un choix portant sur ce qui dépend de nous comme chez Aristote. Une analyse des différents sens de la prohairesis montre que cette notion apparaît à la fois comme une décision ponctuelle, comme la faculté de prendre des décisions, et, dans un sens plus particulier, comme le choix préliminaire d’un mode de vie ou d’un personnage. De ce fait, la prohairesis n’est pas à proprement parler une « personne morale », comme on le soutient souvent, mais contribue à la constituer parce que c’est elle qui constitue l’essence du bien et du mal.

En annexe de l’article figurent un tableau synthétique des occurrences du terme dans les Entretiens et le Manuel et un appendice sur l’expression eph’ hemin dans le stoïcisme avant Épictète.


Cratès, la fourmi et l’escarbot : les cyniques et l’exemple animal

En partant d'un poème de Cratès de Thèbes transmis par Julien (Or. VII, Contre Héracleios le Cynique, 9, 213a-214a et Or. IX [VI], Contre les cyniques ignorants, 17, 199c-200b), cet article se propose de montrer que les cyniques ont puisé dans le monde animal non seulement leur paradigme d’une vie kata phusin, mais aussi des contre-exemples illustrant les comportements que l’homme doit éviter.


Les écrits de Cratès de Thèbes selon Diogène Laërce (II, 118, 126 ; VI, 85-98)

Pourquoi Diogène Laërce ne rend-il pas compte de toute la production littéraire de Cratès et en traite-t-il autrement qu'il ne le fait pour Antisthène et Diogène ? Plusieurs réponses s’avèrent plausibles : soucieux d’équilibrer les différentes parties de son ouvrage, il omet volontairement des textes qui constitueraient des redites par rapport à ceux qu’il a déjà cités ; choisissant Antisthène comme fondateur du cynisme, il passe sciemment sous silence des textes de Cratès qui, le rapprochant davantage de Diogène, mettraient en relief la place prépondérante de ce dernier au sein du mouvement cynique ; enfin, cherchant à produire un nouvel ouvrage d’historiographie de la philosophie, c’est à dessein qu’il néglige les sources étrangères à cette discipline.