Revue des Sciences Humaines, n°319/juillet - septembre 2015

Le dix-neuvième siècle s'est focalisé sur la temporalité et sur l’histoire. De nos jours, l’attention se porte davantage vers la dimension spatiale. Le paysage, l’environnement et le cadre de vie focalisent les préoccupations. La plupart des phénomènes sociétaux semblent désormais pouvoir être analysés en fonction de la manière dont ils se manifestent dans l’espace ‒ qui est à la fois conséquence et enjeu des entreprises humaines.
Le territoire se présente comme une aire d’inscription des modes de vie, mais aussi comme un espace de projection des affects et des imaginaires. C’est à travers une négociation concrète avec les lieux que les personnalités se construisent. Mais les sites sont également les résultats d’une histoire : ils sont chargés d’une mémoire partagée.
Les dispositifs phototextuels paraissent ‒ par la mise en regard de représentations hétérogènes ‒ singulièrement aptes à ausculter la complexité des espaces, dans la façon même dont ils se trouvent intimement liés à des processus de construction individuelle ou collective. Par le biais d’une confrontation des médiums, ils questionnent la manière dont les lieux participent à l’élaboration des identités.
Cet ouvrage intéressera les amateurs de littérature et de photographie, comme ceux qui sont préoccupés de géographie ou de sociologie ‒ tant il est vrai qu’aujourd’hui bien des œuvres tirent leur force et leur actualité du fait qu’elles croisent le champ des sciences humaines.