Édition bilingue
Étude suivie de partitions réunies et présentées par l'auteur
Pour Yeats, la conception de la musique dans son rapport avec les mots est née de son intérêt pour la diction qui, insistant sur le rythme, se rapproche de la psalmodie. Parallèlement, il associe la musique à l'oeuvre littéraire, incitant les poètes à écrire, « comme ils le faisaient tous naguère, non pas pour être imprimés mais pour être chantés ». Son « art nouveau » évoque le parlé-chanté de l'époque, le Sprechgesang. Il importe que la musique n'étouffe pas le mot, que la relation musique-parole retrouve l'art ancien du file, du rhapsode ou du ménestrel.
Ses compositeurs oeuvrent en ce sens. F.Farr compose des partitions, s’accompagnant du psaltérion de Dolmetsch qui met en valeur le rythme de sa voix incantatoire et respecte l’intonation des mots sans nuire à leur intelligibilité. Dulac laisse les musiciens libres d’improviser ; la pratique musicale d’Antheil s’accorde, lui semble-t-il, avec sa propre analyse des inflexions d’un discours en quarts de ton. Rummel recherche une énonciation vocale entre discours et chant. Pour autant, il ne faut pas délaisser la musique traditionnelle ; J F.Larchet s’en inspire. Yeats est séduit par l’approche littéraire de la musique d’A.Duff ou par celle d’A.Darley qui rappelle « un art jadis répandu et maintenant perdu ».
Ce livre rassemble des partitions choisies par Yeats, jusqu’alors dispersées, voire non publiées, une partie de celles de Larchet; celle de Partch, qui utilise des ratios mathématiques pour diviser un octave en 43 microtons qu’il indique sur sa viole-- il est vrai que l’emploi d’instruments nouveaux pose ici de sérieux problèmes. Tous ces compositeurs n’ont pas plaqué une musique sur un texte, mais l’ont mis en valeur en jouant de la durée des sons, du rythme et d’autres techniques musicales. Yeats qui regrettait le divorce de la musique et de la poésie, réunit parole et chant, contribue à l’Unité de Culture.
Introduction. Une entreprise courageuse et singulière
Beauvoir à contre-courant
S'inscrire dans l'histoire d’un genre dévalorisé
Le statut des textes de Beauvoir : Mémoires ou autobiographie ?
Chapitre I. La fabrique des Mémoires
Les vertiges de la temporalité
Du journal intime aux Mémoires
La Force de l’âge : le journal inséré et mis en scène
Une autre temporalité
La reconstruction du récit de conversion à l’Histoire
La leçon de Gide, ou comment préserver son individualité en temps de guerre
Beauvoir inspiratrice et Sartre incitateur
La concurrence des genres : correspondances, journaux intimes et Mémoires
Beauvoir et Sartre face à l’intime
Chapitre II. Beauvoir avant Beauvoir : les Cahiers de jeunesse
Une nouvelle donne
Un baromètre de l’âme
Oser écrire
Lectures de jeunesse
« Comme tout ce qui m’arrive est important ! »
Une mystique de la lecture
Où des maîtres anciens font leur réapparition
Des Cahiers de jeunesse aux Mémoires d’une jeune fille rangée
Jacques
Entre orgueil et piété
Un creuset de la somme autobiographique
Chapitre III. L’intime et le non-dit
Le geste mémorial différé : le détour par le roman
Le non-dit des Mémoires
Le goût de la vérité
Du non-dit au mensonge
Ce « drôle d’objet » qu’est une vie
Deux formes du vouloir « tout-dire » : Violette Leduc et Simone de Beauvoir
Chapitre IV. D’une guerre à l’autre, ou la conversion politique
Avant la conversion ou « l’ancien optimisme »
La force des Mémoires
L’irruption de l’Histoire : d’une guerre à l’autre
Beauvoir vers le « tout-politique » ?
Retour de l’intime
Un affect politique
Des moments d’engagement militant
Les journaux insérés dans La Force des choses
« Journal d’une défaite » (26 mai-28 octobre 1958) : un journal adressé
Chapitre V. Une ambition totalisante
Des textes gigognes
La tentation du bilan ou l’anti-chronologie
Faire le point
Le bilan des bilans : Tout compte fait
Le paradoxe des Mémoires
Conclusion
Bibliographie